L’espoir à mains nues

Un projet mené avec La Cimade de Montpellier

L’espoir à mains nues selon O.I. , 2021.
Pour O. I. il s’agit d’un ciel étoilé avec une seule étoile, une étoile qu’elle entend tenir fermement, un ciel noir où elle guette la sérénité.

Je me vis parfois comme une singulière ethnologue, j’aurais choisi un objet d’étude plastique, une population sans frontière, les migrants. Je travaille comme une forcenée à leur offrir un patrimoine imaginaire commun. Mais quelle forme lui donner sans trahir des cultures propres à chacun ?

Un drapeau. C’est politique par définition et tellement poétique. Repère mobile, il s’offre à tous les vents.Un drapeau qui réunit ? Un drapeau qui isole ? Un drapeau érigé envers et contre tout, c’est une affirmation mouvante, comme une ponctuation dans l’espace, prête à muter. Le drapeau questionne le paysage. Il interroge la notion de frontière. Deux fois en mouvement, il est mû par le vent, il se déplace avec celui qui le brandit. Ces drapeaux sont de vivants hommages pour ceux qui disparaissent sur le chemin. Ils rassembleront les vivants et les morts sous une même bannière, sous une lueur d’espoir, parfois la dernière, celle qui motive le départ.

À la Cimade de Montpellier, il s’agit de recueillir des témoignages sensibles. Inviter des personnes à mettre des images sur leur espoir. Fabriquer un drapeau nourri par leur espoir et être fier de l’objet réalisé. Un objet facile à transporter, qui peut les accompagner dans leur vie.L’urgence du départ, les conditions de ces exils peuvent laisser dans la mémoire des migrants l’empreinte d’une période jalonnée par une suite d’évènements subis.Il leur appartient de témoigner activement à travers l’expression artistique quand bien souvent ils restent cantonnés dans l’anonymat des personnes migrantes. Ce projet s’appuie sur l’extrême résilience dont font preuve les personnes que je rencontre à La Cimade, il s’agit de retrouver le fil d’un espoir difficile à identifier dans la crise que le monde traverse aujourd’hui. La gravure sur tétrapack, le monotype et la collagravure laissent chacun libre d’exprimer en images, avec un choix de symboles qui lui appartient, l’endroit où se réfugie son espoir. Je choisis d’imprimer le fruit de leur réflexion sur des tissus délicats et précieux pour porter ce message d’un espoir parfois fragile (un coton blanc, fin, voire très fin et pour quelques uns d’entre eux de la soie). De grands formats ont été imprimés à La maison de la Gravure Méditerranée.

En 2021, Les personne participants à ce projet sont pour 10 d’entre elles des personnes envoyées par les formateurs FLI de la Cimade et deux sont envoyées par des psychologues du centre Franz Fanon. Huit sont venues régulièrement jusqu’à donner forme et matière à leur drapeau de l’espoir.

Un grand merci à La Cimade sans qui ce projet n’aurait pas vu le jour.

L’espoir à mains nues selon Miguel Azvedo, 2021.
Pour Miguel Azvedo il s’agit de l’expression d’une révélation mystique.
L’espoir à mains nues selon Florence R. , 2021.
Pour Florence R. il s’agit d’une forêt fournie en réponse à la dramatique déforestation à Madagascar.
spoir à mains nues selon Laura V. , 2021
Pour Laura V. l’espoir réside dans la lumière, il émerge de la nuit noire.
L’espoir à mains nues selon O.I., 2021.
L’espoir à mains nues selon Aziza et Baldé.
Pour Aziza l’espoir réside dans l’égalité homme-femme.
L’espoir à mains nues selon Viviane M.
Pour Viviane M. il s’agit d’une poche de placenta et d’un miroir reflet de sa personne.L’espoir réside quelque part en elle-même, il est au présent, on le retrouve au futur.

– Pour Eldorado, l’espoir réside dans le personnage de manga One Peace.

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