Le paysage, et souvent la nature, sont une salle d’exposition privilégiée pour accueillir mes œuvres. Le paysage devient aussi important que les volumes que je lui confie, dans des zones d’interface, l’eau et l’air en étant les principales composantes. J’immerge régulièrement des sculptures, pour la première fois, c’était à La Réunion en 2012, à Bassin Bleu.
Ma réflexion plastique a une forte composante animiste. La force de la nature a été de créer une incroyable biodiversité en forte régression dans notre ère « Anthropocène » sans avoir été décrite dans sa totalité, mais le sera t’elle un jour?
Mon travail se nourrit parfois de cette biodiversité pour construire une mythologie personnelle, un geste doublé d’un besoin de contribuer modestement à la restauration des zones côtières dégradées par la pollution, le sur-tourisme, la surpêche visible, la pêche invisible …
Inspiration Murex a trouvé son essence sous l’eau, dans le sable, près des pêcheurs de l’océan Atlantique sur les côtes du Bénin, et plus tôt auprès des pêcheurs de l’océan Indien, aux Seychelles.
« Je suis donc en quête d’histoires vraies qui soient à la fois des fabulations spéculatives et des spéculations réaliste.» Donna Haraway1
L’eau monte, quel habitat demain sur les zones côtières pour un humain résident et en transhumance qui peut se retrouver sans abris. Alors tout se construit, je pense au « Bernard L’Hermite » ce crustacé qui vient occuper des coquilles de mollusques pour les transformer en habitat éphémère ou pas. Alors j’imagine des formes souvent inspirées de la nature qui pourraient devenir des récifs artificiels pour créer des reliefs et des abris à une faune marine dans des paysages devenus nus et lissés par un humain obstiné à extraire toujours plus.
SARAH THIRIET 