entre les lignes, janvier 2014

« Entre les lignes »

       Sahra et Mehdi se sont lancés dans des recherches et expérimentations autour du corps en mouvement. Ils explorent les possibles au travers de fragments de corps moulés et de leur continuité dans l’espace et le temps. La technique du moulage sur des modèles suppose l’intégration du vivant aux sculptures. Pourtant, une question s’est rapidement imposée: ces fragments de béton évoquent-ils encore la vie? Ils choisissent alors leur projection dans l’espace. De longues tiges métalliques se lancent dans le volume de la Chapelle Haute. Ces lignes infinies répondent à celles inhérentes à l’architecture gothique du lieu. Se crée dans le même temps une tension sur et entre ces trajectoires. Ces tiges métalliques suggèrent ainsi les fragments de béton dans un ou des mouvements, elles se font lignes de vie.

La partie plutôt que le tout correspond à l’utilisation du zoom photographique , le fragment suffit à affirmer une posture, un geste. Ce raccourci est aussi reflet de notre époque du tout rapide, mais il laisse aussi des vides comme nostalgie d’un passé ou d’un futur. Le processus de mise en ruine est ici accentué par le biais du fragment. Il se révèle informe en rapport à la forme initiale puisqu’il se distingue du tout auquel il participait. On assiste à l’affirmation d’une nouvelle unité possible. Emblème de l’instabilité et du transitoire, l’informe du sujet se pose tel un détour qui figurerait l’irreprésentable.



Le mouvement n’est-il pas une réponse à l’échappé du temps? Et n’existe-il pas autant de réponse que de mouvements possibles, autant de réponses soufflées que de perceptions du temps différentes? Trois sculptures sont présentées aujourd’hui comme fruit de ces recherches, chacune dans un espace topologique qui lui est propre. La construction même de cet espace creuse une distance entre le spectateur et la sculpture. La sculpture se fait l’autre. Mais l’autre n’est pas aux antipodes, l’autre est à échelle humaine, absence de socles. L’autre est soumis aux même questionnement existentiel. Entre ces trois réponses, entre ces fragments de matières et ces vides s’immisce un sentiment de folie douce.

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http://jlcougy.wordpress.com/2014/01/11/cedric-matet-helen-martres-letoffe-meme-du-corps-a-la-chapelle-du-quartier-haut-sete/

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