Aude Morand-Terrien
&
Sarah Thiriet
L’expression empruntée à la physique thermodynamique transition de phase semble être le lien entre la matière et nos obsessions. Il s’agit du passage d’un état à un autre : de liquide à gazeux, de gazeux à solide… moment où ça bascule de l’un à l’autre, à une température donnée, sous une pression donnée. Le projet que nous avons porté est l’écriture transparente de la transition – physique, chimique, paysagère. La mise en lumière d’une mutation silencieuse. Dans un paysage construit en lignes de fuite et à horizon multiples, nous avons inscrit une ligne de verre. Cette transition paysagère s’échappe, à son rythme, vers un avenir incertain. L’écriture de verre se meut alors en frontière fuyante dans le paysage.
Ce choix d’un exode de caractères vers l’horizon lointain coupe le regardeur d’une promiscuité avec le matériau verre. La distance entre le regardeur et le matériau verre s’étage entre cinq et vingt mètres, par conséquent la matière de ce mot ne se livre qu’au moment où le spectateur cède à la contemplation. Un temps lent s’impose.