Intention
Face à la pièce Plonger, on ne doute pas que ces jambes sont celles d’un adulte. Pourtant, ces ¾ de jambes sont petites : 55 cm de hauteur, elles ont été moulées sur un enfant. Le choix de leur taille a pour objectif de creuser la perspective, de maintenir une distance entre le regardeur et la sculpture plus importante que dans la réalité physique de la salle d’exposition. Le désarroi de ces jambes face au vide s’impose au regardeur impuissant, incapable de réaction face à cette chute ou ce saut inéluctable.
L’élément Eau est contenu dans l’acte Plonger. Et la structure métallique, avec ses lignes incisives, aiguisées, où le métal est mis à nu, participe du mouvement de la pièce. L’oeil du regardeur retrace volontiers le parcours réalisé par ces jambes, l’ensemble des segments de droite pour cette trajectoire réaffirme une forte détermination .
Dans l’inconcient collectif, la surface de la mer est une illustration sensoriel du plan euclidien. Par ailleurs l’acte Plonger suppose une étendue aquatique.Travailler géométriquement, par plans renvoie à l’infini de la mer. La pièce doit être à même le sol de l’espace d’exposition, sans limite définie, insufflant à ce plan le rôle d’étendue marine. Ces ¾ de jambes se jettent dans un océan ou une mer.
L’eau construit le plongeoir, le verre thermoformé du tremplin évoque les remous aquatiques d’une eau intranquille et confère à ce saut une dimention inquiète et fragile . Marcher sur l’eau relève du miracle biblique, traverser un espace maritime et arriver vivant, relève la plupart du temps du miracle aussi.
Cette eau que l’on attend sur le sol et que l’on retrouve 75 cm au-dessus du sol, sur le plongeoir, est une élipse poétique pour évoquer la montée des eaux et les exils liés aux bouleversements climatiques.
Description de la sculpture
La sculpture dénommée « Plonger » comporte 4 éléments disjoints : une armature qui sera appelée ci-après le plongeoir, une échelle, un tremplin et deux deux tiers de jambes.
Le plongeoir mesure 200 cm de long sur 38 cm de large. Il s’agit d’une armature métallique rectangulaire réalisée en carré plein de 16 mm de côté. Deux pieds de métal sont soudés à cette armature lui permettant de la maintenir à une hauteur de 75 cm du sol . Un pied central en carré plein de 25 mm de côté est soudé au milieu d’une longueur du plongoeir. Le second pied en carré plein de 16 mm de côté est soudé à l’extrémité du plongeoir sur la longueur opposée à celle portant le premier pied.
A l’extrémité opposée de la longueur qui porte un des deux pieds supports, le plongeoir repose sur une échelle métallique de 75 cm de hauteur et de 19 cm de largeur. Le plongeoir est maintenu à l’échelle par un encastrement dans une goulotte en U en métal de 4mm d’épaisseur et de 25 mm de largeur. Les pieds et les 5 montants de l’échelle sont soudés et réalisés dans un carré plein de 16 mm de côté. Un des 2 montants métalliques s’élève tel un mât à 170 cm de hauteur et se situe à la moitié d’une des largeurs du plongeoir. Au sol, le bas de l’échelle est soudé à une platine de métal de 57 cm de longueur, 19 cm de largeur et 16 mm d’épaisseur représentant un contrepoids de 10 kg environ.
Le tremplin en verre mesure 2 m de longueur sur 38 cm de largeur et 6 mm d’épaisseur. Sur le prototype photographié ci-joint, il s’agit de deux feuilles juxtaposées de verre float thermoformées . Si cette sculpture est sélectionnée, je m’engage à réaliser un tremplin d’un seul tenant, en verre Artista thermoformé. Il s’agit d’un verre clair, particulièrement cristallin.
Le verre est directement posé sur l’armature métallique du plongeoir.
A l’extrémité du plongeoir métallique et du tremplin en verre s’appuient deux jambes de béton. Hautes de 50 cm chacune, ces jambes ont été moulées sur un enfant de 11 ans, le tirage a été réalisé en béton plein. Chacune tient de son propre équilibre.