‘‘ Pour Aller Où? »
Dans cette région de l’Auvergne et dans cet espace de la Maison Garenne, j’ai choisi pour cette exposition une scénographie reflet de mes évolutions.
La salle du bas devient hall de gare. Un panneau indicateur vous attend, panneau indicateur d’une gare qui n’existe pas, et se détachent sur ce tableau numérique une suite de caractères
AU MÊME MOMENT …
On rejoint ensuite, dans l’atelier, au premier palier :
L’illusion sœur d’Icare
Le genèse de mon projet se trouve dans la borne inaugurale de la »La Route de l’Espoir » d’André Breton. Cette borne inaugurée à Cahors (Lot) par André Breton en 1950 indiquait des villes qui à l’époque paraissaient presque inaccessible. Dans un monde plus cloisonné qu’aujourd’hui cela suggérait une ouverture un rapprochement des ailleurs . Il s’agissait d’une anticipation sur cette mondialisation en terme de déplacements et moyens de communication.
Mon travail envisage une réponse contemporaine à la problématique posée par André Breton. Les réseaux sociaux, l’évolutions des moyens de transports sont autant de fenêtres ouvertes en permanence sur notre monde. Les possibles sont infinis et nos choix parmi ces possibles parfois difficiles.
Face à la multiplicité des choix, le point où se pose ce mât est un lieu « carrefour » d’où se prennent les décisions, où se détermine un futur.
Le corps reste un enjeu de mon travail volume. Cette sculpture engage le corps du regardeur. Cet Icare des temps modernes, ne serait-ce pas nous ? Le titre de cette sculpture est emprunté à Auguste Rodin, un hommage à peine secret.
Abri des illusions,
La sculpture / Le sac à dos / Abri des illusions
Sac à dos, sa forme est celle d’une carapace de tortue marine réalisée en verre thermoformé, son armature est de cuir. Le cuir est celui d’un bovidé pour l’évocation d’une peau de gnou, tortue marine et gnou symbolisant migrations terrestre et marine. Ce sac à dos de verre laisse percevoir la fragilité de celui qui la porte, la dangerosité de se déplacer avec. Cette carapace devient l’ultime abri de l’individu, un abri fragile et transparent, sans intimité et certainement peu efficace.
Les photographies
Au fil des rencontres et des lieux de rencontres, je photographie l’autre, ici un danseur, avec ce sac sur le dos. Cette carapace est un filtre à la réalité du porteur. Il se livre mais de dos, avec pudeur. J’aborde ce travail de photographie en tant que sculpteur.
Canne-oiseau
Comme nombre de mes travaux, ce totem des temps modernes, la Canne-oiseau est imprégné d’une pensée animiste. Il rappelle la magie du départ, rêve universel et intemporel que de voler. L’homme est présenté tel un oiseau migrateur, un parmi d’autres. Les flux humains sont actuellement liés en grande partie au développement et à la démocratisation du réseau aérien. Nous sommes aujourd’hui véhiculés par une technologie des plus pointues, mais nous restons surpassés par le « GPS » animal des oiseaux migrateurs. Léonard de Vinci à travers ces croquis de machines volantes proposaient une vision humaniste du futur. Nous appartenons à ce futur et je ressens le besoin de proposer une vision animiste de ces déplacements.
Deuxième palier
Vidéo/Performance dansée
Le dernier niveau permettra de découvrir un travail en cours : une vidéo.
La Maison Garenne, la Banne d’Ordanche et leurs abords ont accueilli une expérience singulière : une performance dansée. Ce projet a vu le jour dans une autre réserve naturel, Les Salines de Villeneuve Lès Maguelone, avec une autre sculpture, Abri des Illusions et un même danseur, Luc Martinez. Il se poursuit aujourd’hui avec une deuxième sculpture et prend corps à travers les captures d’images de Miriame Chamekh.
Dans ces deux performances, le danseur et l’objet scénique se répondent. Ici, les béquilles surmontées d’ailes sont dans un déséquilibre latent et imposent au danseur un mouvement perpétuel. Leurs mouvements dessinent un équilibre fragile. Le danseur propose à l’objet une avancée dans le paysage à moins que ce ne soit l’inverse ?
Voici quelques résidus photographique de ce travail vidéo en cours