CURIEUSE – Alliance Française des Seychelles

CURIEUSE

Les déséquilibres physiques et psychiques liés au déplacement sous-tendent l’ensemble de mes recherches plastiques. Curieuse ancre cette problématique dans l’archipel des Seychelles.

À travers cette exposition j’espère apporter ma contribution à la création d’un patrimoine imaginaire. Un parti pris chargé de sens dans ce pays à l’histoire récente.

Mon œil a été attentif à la vulnérabilité des édifices bâtis par l’homme face à la nature. Aux Seychelles, la végétation exubérante et l’océan ne cessent de montrer leur domination majestueuse sur le béton. Dans cette exposition, le béton est tout en rupture tandis que le bois et l’eau eux structurent.

L’eau monte et redessine sans cesse le paysage, je déplace la ligne d’horizon, d’une sculpture à l’autre, d’une gravure à la suivante.

J’aborde le paysage par l’objet. J’évoque les grandes traversées, ces grandes trouées dans le paysage.

Je ne travaille pas dans la série…Mais souvent avec un double. Ces répétitions révèlent une perception insulaire du temps dans une vie très ritualisée. Les doubles sont-ils reflets dans la permanence de l’eau ? Reflets dans le regard de l’autre ?

faune5

 

 

uneîle

107cm x 85 cm

Une île = un point à l’infini où les droites parallèles se rencontrent. Je pense cette gravure comme une remise en question de la géométrie euclidienne.Les Seychelles sont un carrefour pour des trajectoires individuelles que rien ne prédisposait à se rencontrer. Les flux humains sont à l’image des courants marins, organisés selon une logique qui, d’un prime abord, nous échappe.

CURIEUSE

Bann dezekilib fizik e psisik ki lye avek fenomenn deplasman i lakaz mon travay ek resers artistik.  » Curieuse » i sitye sa problematik dans konteks Sesel.

A traver sa lekspozisyon, mon anvi aport mon kontribizyon dan kreasyon en patrimwann imaziner. I en desizyon volonter e personnel ki mon swete i pran tou son sans dan sa pei ki annan en listwar byen zenn.

Mon regar i’n atire par sa laspe vilnerab ki mon war dan bann konstriksyon an beton ki zonm isi in fer an depi lanatir. Lafors ki vezetasyon ek losean i annan isi Sesel i montre san ses ki zot ki venk beton. Dan sa lekspozisyon, beton i montre sa dezekilib tandi ki dibwa oubyen delo i sa ki anmenn lekilib.

Delo I monte e fasonn peizaz kontinyelman, e mwan mon deplas laliny lorizon, aparti en skilptir epi en lot, aparti en gravir avek lot swivan.

Mon abord peizaz atraver lobze. Mon evok bann gran gran voyaz, bann ki les zot mark profon dan peizaz.

Sa ki mon fer par en travay an seri .I pli souvan en travay avek en doub, avek son doub. I

plito en repetisyon ki montre ki manyer mon persevwar letan dan konteks zil ki annan son prop lit lavi. Bann doub, eski zot annan zot refle dan permanans delo ? Eski zot annan refle dan regar lezot ?

EN KOUVERTIR AVEK BANN ILIZIYON

Sa laform i parey en karapas torti kare e kinn fer avek vit ki parey plastik kinn fonn ek lasaler, sa lasanblaz i an kwir.Sa kwir i sorti dan en zanimo ki apel antilop.Torti kare ek antilop i en senbol migrasyon later ek lanmer.

Sa sak lo ledo i enn en ver e i montre ou sa frazilite ki sa enn ki pe anmenen e ki i en danze pou deplase avek.Sa karapas i vin en kouvertir sa individi, enn ki byen frazil e ki transparan e i osi mwens entim ek mwens efikas.

Sa portmanto en bwa avek son lamson i en senbol ant lapes ek konservasyon.

 

Intention de quelques unes des œuvres structurant la scénographie

HOÉ-HOÉ

Hauteur 2m10

Cette pagaie inspirée des pagaies polynésiennes se fait totem des temps modernes. Elle propose une vision animiste du dialogue entre l’homme et la mer, entre l’eau et la terre, à travers une double symbolique portée par ses 3 éléments et par les matériaux choisis.

La pagaie elle même est le symbole du déplacement sur les voix maritimes, elle donne son importance au geste de la traversée, elle en est l’actrice. Seul vecteur lors des peuplements originels des îles, la mer n’a pas fini d’accompagner les déplacements de population. Le choix de cet instrument de propulsion témoigne de l’énorme volonté moteur des migrations. Il s’agit de renverser un regard sur la migration, lui redonner sa force vitale et l’énorme fierté qui l’accompagnent.

Queue de requins , et fragments de corps sont imbriqués dans « une même galère » soulignant ainsi l’ambiguïté des eaux marines, nourricières, protectrices et meurtrières dans le même temps, interrogeant ainsi l’équilibre fragile entre homme et animal face à la menace planante de la montée des eaux, de leur pollution…

La valeur symbolique attribuée aux matériaux vient appuyer celle des objets.

Le béton minéral suggère la pétrification de l’homme par l’homme, il donne à ce totem une dimension de vestige en construction…

PAILLE EN QUEUE

Hauteur 1m80

Ce totem des temps modernes, est imprégné d’une pensée animiste. Il rappelle la magie du départ, rêve universel et intemporel que de voler. L’homme est présenté tel un oiseau, un parmi d’autres. Les flux humains sont actuellement liés en grande partie au développement et à la démocratisation du réseau aérien . Nous sommes aujourd’hui véhiculés par une technologie des plus pointues, mais nous restons surpassés par le « GPS » animal des oiseaux. Léonard de Vinci à travers ses croquis de machines volantes proposaient une vision humaniste du futur. Nous appartenons à ce futur et je ressens le besoin de proposer une vision animiste de ces déplacements.

Pour traduire cette intention j’ai fait le choix d’un oiseau marin emblématique des îles tropicales : le paille en queue. Cet oiseau confirme mon expérience du double. Ils évoluent souvent par deux. Vu depuis la terre, plus qu’une réalité physique l’un semble être le reflet de l’autre dans le bleu du ciel.

Mon interprétation du Paille en Queue entre en résonance avec le poème de Beaudelaire, L’Albatros et le ballet Le faune dans son interprétation par Nijinsky.

ABRI DES ILLUSIONS

Sa forme est celle d’une carapace de tortue marine réalisée en verre thermoformé, son armature est de cuir. Le cuir est celui d’un bovidé pour l’évocation d’une peau de gnou, tortue marine et gnou symbolisant migrations terrestre et marine. Ce sac à dos de verre laisse percevoir la fragilité de celui qui la porte, la dangerosité de se déplacer avec . Cette carapace devient l’ultime abri de l’individu, un abri fragile et transparent, sans intimité et certainement peu efficace.

Un cintre en bois avec son suspensoir hameçon chargé d’une symbolique entre pêche et conservation.

Bibliographie

L’oeuvre, dans sa globalité,de Jean-Marie Le Clezio

Library of Water, You are the weather, Roni Horn

CURIEUSE

Imbalances, physical as well as psychic, tied to displacement, underpin the whole of my artistic reflection.  Curieuse anchors this problematic in the Seychelles Archipelago. Through this exhibition, I hope to contribute to the emergence of an Imaginary Patrimony.

A meaningful commitment in this relatively new country.

My eye caught the vulnerability of manmade buildings in the face of nature.

In the Seychelles Islands, luxuriant vegetation and the ocean never cease to demonstrate their majestic domination over concrete.  In Curieuse, concrete is always in rupture whereas water and wind give structure.

Water constantly rises and redefines the landscape; I move the skyline from one sculpture to another, from one engraving to the next.

I approach the landscape through the object.  I evoke the great crossings, these great gaps in the landscape.

I do not provide series..but I often work with a double.  These repetitions show an island perception of time in a very ritualized life.  Are doubles reflections in the permanency of water?  Reflections in the gaze of the other?

Sometime, elsewhere, Hoé has a double…created in Auvergne in 2017 during an artist residency at La Maison Garenne.

Intention behind some of the works giving its structure to the scenography.

An Island=a dot, located at infinity where parallels meet.

I see this work as questioning Euclydian geometry.

The Seychelles Islands are a crossroads for individual trajectories which were not at first supposed to meet.  Human tides resemble nautical streams, organized according to a logic which at first escapes us.

HOÉ-HOÉ

(7 feet high)

This paddle, inspired by Polynesian paddles, turns into a modern-times totem.  It suggests an animistic view of the dialog between man and the sea, between water and ground, through a symbolic twin built on these three concepts and the chosen materials.

The paddle is itself the symbol of the displacement along maritime paths, it gives its significance to the traveling gesture.  It is the operator.

Sole vector for the original settlement of the islands, the sea has not ceased to escort population moves.

The choice of this tool of propulsion is a testimony to the huge energy fueling migrations.  The purpose here is to reverse the look on immigration, to give back its vital strength and the enormous pride that accompanies it.

Shark tails and pieces of bodies are mixed, as traveling in the “same galley.”  It underlines the ambiguity of sea waters, giving food and shelter, protective and deadly at the same time, questioning the fragile equilibrium between man and animal facing the same soaring threats, the rising of the sea level and pollution…

The symbolic value attributed to the materials strengthens that of the objects.

Mineral concrete suggests the petrification of man by man, it gives this totem a scope of remains under construction…

Paille en queue

(6 ft high)

The modern-times totem is permeated by animistic thought.  It recalls the magic of departure, the universal, the eternal dream of flying.  Man is seen as a bird, one amongst others.  Human streams are linked for the biggest part to the development and democratization of air networks.  These days, we are driven by state-of-the-art technology, but we remain overwhelmed by birds’ natural GPS.  Through his sketches of flying devices, Leonard da Vinci was proposing a humanist vision of the future.  We are this future and I feel the need to propose an animist vision of these moves.

To express this intention, I chose a sea bird representative of tropical islands: the paille en queue.  This bird confirms my experience of the double.  They often fly in pairs.  Seen from the soil, one seems to be the reflection of the other in the blue of the sky.

My personal interpretation of the Paille en Queue echoes the Baudelaire poem, L’Albatros, as well as the ballet Le faune by Nijinsky.

Abri des illusions

A shelter from illusions

Made of glass and shaped like a turtle shell, it is thermoformed and the frame made of leather.  The leather is from a bovid to allude to the skin of a Gnou.  Sea turtles and gnous are the symbols of ground and sea migrations.  This glass backpack lets us see the fragility of the bearer, the danger of traveling with it.  This shell becomes the ultimate shelter for the person, such a fragile and transparent shell, providing no privacy and certainly of little efficiency.

A wooden hanger with its handle shaped like a fish hook, loaded with symbols between fishing and preservation.

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